L'IED et la politique de l'université : la mini-grève

Gilles Bernard

5 janvier 2013

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Premier numéro : Politique, réflexion, gouvernance et enseignement à distance (juillet 2011)

Séance extraordinaire du CEVU
Fin de la grève
Appel aux autorités
Le préavis de grève administrative
La réponse du directeur
Historique
Rapports d'activité de l'IED

Une année s'est écoulée depuis le premier numéro de cette revue des difficultés politiques de l'IED. Cette année a été marquée à l'IED par de grandes difficultés liées au passage aux compétences élargies, à l'achèvement, dans le plus grand désordre, de la mise en place d'Apogée, et aux changements des règles de fonctionnement de l'université. Ces difficultés ont atteint l'université entière, avec de nombreux mouvements sociaux dont on pourra trouver trace sur le web. En parallèle, cette année a été une année électorale pour notre université : élections à la présidence en octobre 2011, élections aux conseils de l'université en mai 2012, et à nouveau élections à la présidence en juillet 2012, puis élections des vice-présidences des conseils ; cette période électorale s'est achevée fin septembre 2012. Dans un premier temps, l'opposition n'ayant pas réussi à présenter un front uni, la continuité par rapport à la direction précédente a emporté la majorité au conseil d'administration et donc la présidence de l'université. L'opposition ayant fini par faire front, elle a pu remporter la vice-présidence du conseil des études et de la vie universitaire, mais n'a pu remporter celle du conseil scientifique. L'IED a naturellement aussi été traversée par des dissensions politiques fortes.

Nous avons commencé l'année 2012 - 2013 avec l'espoir fort que la nouvelle présidence aurait, vis à vis de l'IED, une attitude plus ouverte et que nos revendications et nos projets pourraient recevoir un accueil plus favorable que par le passé. J'avoue avoir espéré ne pas remettre en service ce site.

C'est dans ce contexte que lors du premier dialogue budgétaire, le 27 septembre, la nouvelle présidente de l'université nous annonce qu'elle a reçu une lettre et qu'elle recevra les signataires de cette lettre, avant de recevoir le directeur de l'IED (qui avait demandé à être reçu depuis le 12 septembre). Nous découvrons ce qu'est cette lettre, intitulée Préavis de grève administrative par des enseignants de l'IED, le 1er octobre, au moment où elle est officiellement diffusée.

Cette lettre, pour résumer, attribue toutes les difficultés de l'IED à son directeur (qui écrit ces lignes), grâce à un ensemble structuré de contre-vérités, et demande sa démission  ; dans sa version finale, le mot de démission ne figure plus, mais le sens reste le même. Est-on face à une continuation de la campagne électorale (le directeur de l'IED était dans l'opposition), à une reprise de la remise en cause de l'IED en continuité avec les attaques dont a fait largement état le premier numéro (à noter que personne n'a contesté les faits contenus dans ce numéro), ou en face d'un malaise qui s'exprime de manière dévoyée ? Sans doute un peu des trois.

Une version édulcorée de cette lettre a été diffusée aux étudiants de la licence de psychologie, et une pétition pour soutenir ce mouvement a été lancée sur internet, qui, au jour où j'écris, a dépassé 450 signataires. Vous la trouverez ici ; il y est question de soutenir une grève générale des administratifs et des enseignants de l'IED, qui ne correspond à aucune réalité, malgré les efforts incessants d'un petit nombre pour obtenir des signatures :

Un préavis de grève vient d'être posé par les employés administratifs et les professeurs de l'université IED Paris 8

Jamais le personnel administratif, qui en avait la possibilité, ne s'est permis, même lors de ses revendications largement plus justifiées que celle de cette lettre, d'utiliser les étudiants ; pas plus que la direction de l'IED, même au plus fort du conflit avec la présidence de l'université. Une ligne rouge a ici été franchie.

Mon avis - et celui d'une partie de mes collègues de l'IED - c'est que ce n'est pas le sort du directeur qui se joue ici, mais, comme il y a un an, l'avenir de la structure elle-même, le contrôle des moyens mis à la disposition de l'enseignement à distance et des ressources générées. Le premier numéro contient de nombreux éléments allant dans ce sens. Nous espérons, en tout état de cause, que ce ne sera pas le cas de notre nouvelle présidente.

J'ai répondu à ce préavis le 8 octobre 2012. Si j'ai pris un peu de temps pour répondre, c'est non seulement parce que les journées de travail du directeur à l'IED sont extrêmement longues et chargées pendant la rentrée (le responsable administratif et moi sortons rarement avant 21h), mais aussi à cause de l'importance de l'enjeu et de la confusion possible entre les revendications authentiques et les manoeuvres politiciennes.

Parce qu'il ne faut pas perdre de vue qu'il y a de nombreuses difficultés à l'IED, d'origines très variées ; en plus des problèmes politiques posés par le nombre d'étudiants regroupés dans un seul institut, il y a le fait que le cadre légal est entièrement pensé en fonction du présentiel, le fait que l'université toute entière est touchée par les difficultés (une organisation qui a du mal à s'adapter au fonctionnement imposé par la LRU), sans compter les difficultés secondaires créées par les difficultés majeures. Sans exclure des erreurs de gestion, aussi bien de la part des enseignants, des administratifs ou de la direction de l'IED, ainsi que les erreurs de gestion des services, des UFR et de la présidence de l'université (par exemple l'installation à la hussarde d'Apogée, dont nous n'avons pas fini de faire les frais), dont dépend l'IED pour de nombreux actes.

Je diffuse ici l'ensemble des éléments dont je dispose, qui permettront à chacun de se faire sa propre opinion. J'en profite pour remercier tous ceux qui m'ont témoigné leur soutien et qui continuent à travailler avec moi pour faire tourner l'IED.