Une année s'est écoulée depuis le premier
numéro de cette revue des difficultés politiques de l'IED.
Cette année a été marquée à l'IED par de grandes difficultés liées au
passage aux compétences élargies, à l'achèvement, dans le plus grand
désordre, de la mise en place d'Apogée, et aux changements des règles
de fonctionnement de l'université. Ces difficultés ont atteint
l'université entière, avec de nombreux mouvements sociaux dont on
pourra trouver trace sur le web. En parallèle, cette année a été une
année électorale pour notre université : élections à la présidence en
octobre 2011, élections aux conseils de l'université en mai 2012, et à
nouveau élections à la présidence en juillet 2012, puis élections des
vice-présidences des conseils ; cette période électorale s'est achevée
fin septembre 2012. Dans un premier temps, l'opposition n'ayant pas
réussi à présenter un front uni, la continuité par rapport à la
direction précédente a emporté la majorité au conseil d'administration
et donc la présidence de l'université. L'opposition ayant fini par
faire front, elle
a pu remporter la vice-présidence du conseil des études et de la vie
universitaire, mais n'a pu remporter celle du conseil scientifique.
L'IED a naturellement aussi été traversée par des dissensions
politiques fortes.
Nous avons commencé l'année 2012 - 2013 avec l'espoir fort que
la nouvelle présidence aurait, vis à vis de l'IED, une attitude plus
ouverte et que nos revendications et nos projets pourraient recevoir un
accueil plus favorable que par le passé. J'avoue avoir espéré ne pas
remettre en service ce site.
C'est dans ce contexte que lors du premier dialogue budgétaire, le
27 septembre, la nouvelle présidente de l'université nous annonce
qu'elle a reçu une lettre et qu'elle recevra les signataires de cette
lettre, avant de recevoir le directeur de l'IED (qui avait demandé à
être reçu depuis le 12 septembre). Nous découvrons ce qu'est cette
lettre, intitulée Préavis de grève administrative par des
enseignants de l'IED
, le 1er octobre, au moment où elle est
officiellement diffusée.
Cette lettre, pour résumer, attribue toutes les difficultés de l'IED à son directeur (qui écrit ces lignes), grâce à un ensemble structuré de contre-vérités, et demande sa démission ; dans sa version finale, le mot de démission ne figure plus, mais le sens reste le même. Est-on face à une continuation de la campagne électorale (le directeur de l'IED était dans l'opposition), à une reprise de la remise en cause de l'IED en continuité avec les attaques dont a fait largement état le premier numéro (à noter que personne n'a contesté les faits contenus dans ce numéro), ou en face d'un malaise qui s'exprime de manière dévoyée ? Sans doute un peu des trois.
Une version édulcorée de cette lettre a été
diffusée aux étudiants de la licence de psychologie, et une pétition
pour soutenir ce mouvement
a été lancée sur internet, qui, au
jour où j'écris, a dépassé 450 signataires. Vous la trouverez ici
; il y est question de soutenir une grève générale des administratifs
et des enseignants de l'IED, qui ne correspond à aucune réalité, malgré
les efforts incessants d'un petit nombre pour obtenir des signatures :
Un préavis de grève vient d'être posé
par les employés administratifs et les professeurs de l'université IED
Paris 8
Jamais le personnel administratif, qui en avait la possibilité, ne
s'est permis, même lors de ses revendications largement plus justifiées
que celle de
cette lettre, d'utiliser les étudiants ; pas plus que la direction de
l'IED, même au plus fort du conflit avec la présidence de l'université.
Une ligne rouge a ici été franchie.
Mon avis - et celui d'une partie de
mes collègues de l'IED - c'est que ce n'est pas le sort du directeur
qui se joue ici, mais, comme il y a un an, l'avenir de la structure
elle-même, le contrôle des moyens mis à la disposition de
l'enseignement à distance et des ressources générées. Le premier numéro
contient de nombreux éléments allant dans ce sens. Nous espérons, en
tout état de cause, que ce ne sera pas le cas de notre nouvelle
présidente.
J'ai répondu à ce préavis le 8 octobre 2012. Si j'ai pris un peu de temps pour répondre, c'est non seulement parce que les journées de travail du directeur à l'IED sont extrêmement longues et chargées pendant la rentrée (le responsable administratif et moi sortons rarement avant 21h), mais aussi à cause de l'importance de l'enjeu et de la confusion possible entre les revendications authentiques et les manoeuvres politiciennes.
Parce qu'il ne faut pas perdre de vue qu'il y a de nombreuses
difficultés à l'IED, d'origines très variées ; en plus des problèmes
politiques posés par le nombre d'étudiants regroupés dans un seul
institut, il y a le fait que le cadre légal est entièrement pensé en
fonction du présentiel, le fait que l'université toute entière est
touchée par les difficultés (une organisation qui a du mal à s'adapter
au fonctionnement imposé par la LRU), sans compter les difficultés
secondaires créées par les difficultés majeures. Sans exclure des
erreurs de gestion, aussi bien de la part des enseignants, des
administratifs ou de la direction de l'IED, ainsi que les erreurs de
gestion des services, des UFR et de la présidence de l'université (par
exemple l'installation à la hussarde d'Apogée, dont nous n'avons pas
fini de faire les frais), dont dépend l'IED pour de nombreux actes.
Je diffuse ici l'ensemble des éléments dont je dispose, qui permettront à chacun de se faire sa propre opinion. J'en profite pour remercier tous ceux qui m'ont témoigné leur soutien et qui continuent à travailler avec moi pour faire tourner l'IED.