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CR CEVU 110106

Compte rendu du CEVU 11-01-2006


Nicole Blondeau, Zineb Ali Benali, Jean-Marc Meunier.



Le conseil commence à 9h45, à l’arrivée du Président.

Après les salutations d’usage et les vœux de bonne année de ce dernier, G. Carlet (RED) lit un texte expliquant que sa liste ne présente pas de candidat à la vice-présidence du CEVU et ne donne pas de consigne de vote.

L’ordre de présentation des déclarations des candidats est tiré au sort. C’est Ben Ali Cherif (liste « Avenir ») qui commence.

Il parle de sa présence à Paris 8 depuis 1985, en tant qu’étudiant, jusqu’à aujourd’hui où il est Professeur et responsable du département MIME. Il rappelle ses nombreuses activités au sein de l’université : commission pédagogique de l’UFR 6, offre de formation de 2001, participation au GROF pour la mise en place du LMD, commission des locaux…

Il dit avoir choisi délibérément le CEVU qui, pour lui, est le conseil le plus important : c’est là que se fait la pédagogie, là que se construit un projet pédagogique pour l’université.
Il veut mettre « la pédagogie au centre » (ce sont ses mots). Il pense que le choix d’une durée de cours 3 heures nuit aux étudiants. Beaucoup d’entre eux ont parfois 9 heures de cours dans la journée, ce qui, depuis la dernière rentrée, explique une fréquentation accrue de l’infirmerie pour malaises multiples (il a fait une enquête auprès de l’infirmière).
Il veut lutter contre l’échec, mais reste vague quant aux moyens pouvant être mis en œuvre. Cependant, il propose que les étudiants aient « un référent » qui les aide à surmonter l’échec éventuel.
Pour lui, le CEVU doit suivre les décisions prises par les différents conseils et veiller à leur mise en œuvre. Ce conseil doit aussi informer les personnels de l’université de ce qu’il fait. Pour cela, Ben Ali Cherif propose d’éditer un journal qui paraîtrait tous les 2 mois. Il pense qu’auparavant, il y a eu déficit d’information. Il veut renforcer la communication entre le CEVU et les UFR.
Il propose que le bureau du CEVU soit ouvert à toutes les listes afin de tenir compte du résultat des dernières élections et qu’il soit élu pour 2 ans. Il propose aussi de s’appuyer amplement sur l’OVE pour éclairer les analyses.
Il en appelle à la mobilisation des élus et à leur présence assidue aux réunions du CEVU.
Il propose un débat sur l’évaluation des formations : sont-elles adaptées ? (à quoi ? il ne le dit pas), les heures d’encadrement sont-elles suffisantes ? Il suggère d’aller voir ce qui fonctionne bien dans les autres universités : lui-même a enquêté auprès de Paris 10, Paris 13, Orsay (je dois en oublier, car notre collègue est particulièrement actif).

Commentaire : Ben Ali Cherif n’a jamais dit à quelle liste il appartenait. Il s’exprime toujours en « je », comme s’il n’était pas porteur et représentant des idées de sa liste. Il parle sans notes, avec beaucoup de sûreté et d’aisance, comme si le public lui était acquis. Il passe d’un sujet à un autre, donnant l’impression qu’il connaît et domine toutes les singularités de notre université, tous les problèmes auxquelles elle est confrontée

Déclaration de Zineb :
Elle présente rapidement son parcours : professeur de littérature française à l’université d’Alger, contrainte à quitter son pays lors des événements de 1996, Maître de conférences à Paris 8 depuis … Dans son département, elle fait partie de la commission des équivalences, de la commission pédagogique…
Elle annonce la liste sur la laquelle elle est élue et dont elle défend les engagements.
Elle souligne que précédemment, le CEVU a été contourné quant à la mise en place du LMD, que les décisions ont été prises ailleurs.
Elle dit que notre liste veut rompre avec la culture de l’urgence et revenir à des pratiques réellement démocratiques quant au fonctionnement de l’université.
Elle rappelle le taux d’échec en 1er cycle (dans lequel on compte une majorité d’étudiants habitant dans le 93) et demande qu’une réelle réflexion soit menée à ce sujet. Elle propose un accompagnement pédagogique pour les étudiants, ceux en difficulté, certes, mais aussi pour les autres (ce qui est une demande des étudiants les moins bien dotés au niveau social, culturel et économique, les plus éloignés des normes universitaires). Elle souligne que pour notre liste, le CEVU doit être un lieu d’observation, d’analyse et désormais d’évaluation des effets pédagogiques et sociaux de l’application du LMD, qu’il doit contribuer à une réflexion sur les moyens pédagogiques à mettre en œuvre pour permettre la réussite du plus grand nombre : elle affiche notre refus d’une « démocratisation ségrégative », tout en souhaitant la promotion de formations performantes. Elle rappelle aussi l’un des principes qui était à l’origine de la fondation de notre université : l’accueil des étudiants étrangers. Aujourd’hui, les accords européens facilitent l’accueil de ceux qui font partie de cet espace, mais pour d’autres étudiants, extérieurs à cet espace, il s’agit d’un véritable parcours du combattant pour obtenir les papiers leur permettant de poursuivre des études en France. Zineb souligne son refus d’une université qui serait gérée comme une entreprise.
Elle avance alors l’idée de notre liste des Etats Généraux de l’université : une mise à plat de ce qui est, une évaluation de l’état des lieux. Il s’agit d’examiner, d’analyser, de comptabiliser nos expériences, de porter à la critique ce qui est, d’essayer de voir comment il serait possible de corriger certaines choses (par ex. la sélection à l’entrée du Master), de discuter de la place de Paris 8 dans son environnement et de travailler à l’amélioration des conditions de travail de tous. Il s’agit aussi de construire une université performante, ouverte et accueillante.

Zineb est ensuite bombardée de questions par les représentants des « deux » autres listes. Quand elle répond, le Président intervient souvent ; il semble toujours d’accord avec les propositions de Ben Ali Cherif.
Hauser Kauffmann, personnalité extérieure, s’insurge violemment contre les propos de Zineb concernant l’université et l’entreprise. Les paroles et le ton sont particulièrement méprisants. Les interventions de L. Carrroué (Avenir) seront en grande partie sur le même registre.
Pour I. Truck, (RED) la sélection à l’entrée du Master est déjà en place. Elle donne l’impression qu’il n’y a pas à revenir sur ce fait. Pour C. Carlet, en maths, tous les étudiants de Paris 8 titulaires d’une licence sont admis en Master, mais la sélection se fait pour ceux qui viennent de l’extérieur. Ben Ali Cherif dit que toute personne ayant une licence peut entrer en Master (loi de 2002, précise dit-il). La seule sélection qui existe est le manque de moyens (ce sont ses mots). L. Carroué dit qu’un tiers des Masters vont disparaître car les financements sont réduits. Pour lui, il faut mettre en place 2 ou 3 grands chantiers qui correspondent à la réalité (on ne sait pas quels sont ces chantiers ni de quelle réalité il parle).
L’appel aux Etats Généraux de Paris 8 est considéré comme un gadget par L. Carroué et fait « tiquer » C. Carlet (c’est le verbe qu’il utilise).
Les étudiants, Carlet et le magasinier en chef de la BU posent la question de l’attribution des locaux aux associations qui ont des élus, aux équipes de recherche (l’ouverture du bâtiment D ne semble pas avoir résolu le problème pour certaines équipes), aux syndicats. Marion Mainfray, étudiante, demande de changer les critères d’attribution des locaux (une liste qui a obtenu 20% des voix se voit attribuer un local de 20 mètres carrés, 10 mètres carrés pour une liste ayant obtenu 10% des voix…). D’autres étudiants ne sont pas d’accord avec cette proposition. Ben Ali Cherif précise que lorsqu’il était à la commission locaux, toutes les associations avaient obtenu un local. Il n’a pas suivi ce qui s’est passé lorsqu’il n’était plus dans la commission.
Nabil Chebili, étudiant, demande de défendre le sport : que cette discipline soit acceptée comme crédit mineur dans les diplômes et que chacun refuse qu’elle soit pratiquée dans un sous-sol. Il demande aussi aux représentants de la municipalité de Saint-Denis d’avoir plus de créneaux horaires dans leurs installations. Ben Ali Chérif dit qu’il est d’accord avec tout ce que demande Nabil et que le CEVU peut se lancer dans un grand débat sur le sport (ce sont ses mots). Zineb dit que le sport doit être totalement intégré aux formations.
Le Président précise que « nous sommes en discussion avec la municipalité pour la construction d’une Halle des sports ».
N. Chebili demande si le (ou la) vice-président(e) du CEVU sera présent(e) aux réunions du CA et du CS. Il demande aussi si l’on procède immédiatement à l’élection du vice-président étudiant. A la première question, Ben Ali Chérif répond que c’est vital, à la seconde, il dit qu’il faut réunir tous les élus étudiants et discuter ensemble. Zineb est d’accord, mais répond avec moins d’emphase.
Maud Lelièvre, représentante des collectivités locales, annonce que bientôt sera créée une école de journalistes à Saint-Denis. S’ensuit un échange de propos concernant l’implication de Paris 8 dans ce projet et ses retombées sur notre université. Je ne comprends rien à ce qui est dit, mais la plupart des personnes présentes semblent au courant. Jean-Marc Meunier est dans la même situation d’incompréhension que moi.
En dernier lieu, répondant aux multiples attaques et fausses questions dont elle a été la cible, Zineb dit qu’elle ne voit pas pourquoi on n’évaluerait pas ce qui s’est passé, pourquoi toute la communauté universitaire ne se donnerait pas la possibilité d’en discuter et d’instaurer un débat général afin de penser et construire l’avenir.

Le Président décrète le passage au vote : il y a 33 votants, 9 procurations.
Résultat du vote : abstention : 1
Zineb Ali Benali : 11 voix
Ben Ali Cherif : 21 voix

Le Président félicite Ben Ali Cherif pour son élection et souligne la courtoisie des débats. Apparemment, la violence des attaques de L. Carroué contre Zineb lui a totalement échappé (« Madame, vous faites un amalgame entre origine sociale et échec, bien qu’il admette quelques mots plus tard qu’il y ait corrélation entre les deux - à nous de chercher l’erreur ! ! !), le ton méprisant avec lequel ce Professeur ainsi que Hauser Kauffmann s’adressait à elle, n’entre pas dans ses critères définissant la courtoisie. La question perfide de I. Truck : « Madame… (elle se trompe sur le nom de Zineb) vous serez bientôt Professeur : comment expliquez-vous que vous vous présentiez à la vice-présidence du CEVU dans le collège B alors que dans peu de temps, vous appartiendrez au collège A ? », ne fait pas non plus partie de son appréhension de la courtoisie. Je ne m’appesantirai pas sur la question faussement naïve de C. Carlet aux deux candidats : revenant sur les critères d’habilitation imposés par le CNRS aux équipes de recherche, il demande si un local disponible de 6 mètres carrés serait attribué aux associations ou à un groupe de recherche. Le fait que Zineb, et elle seule, ait dû répondre à de multiples questions, n’a rien à voir, non plus, avec la courtoisie.

Après sa « brillante » élection, Ben Ali Cherif rappelle ce qu’il avait avancé au début du Conseil : il désire que le bureau représente les différentes tendances apparues lors des élections. Le Président est tout à fait d’accord avec cette décision : il souhaite que le bureau soit « composite ». L. Carroué s’oppose fermement à cette idée, insistant sur le fait « qu’une sensibilité l’avait emporté et que c’était à elle de décider ». C’est la première fois que l’on a entendu parler de « couleur » de liste ! Le Président ajoute qu’il est d’accord avec certaines des propositions de Zineb, en désaccord avec d’autres, et qu’il souhaite parler de tout cela avec elle.

Daniel Mohn a ensuite procédé au vote des responsables de formation et des commissions pédagogique : vote à l’unanimité, à l’exception d’une abstention.

Commentaire : Zineb a été très courageuse. Elle a répondu à toutes les questions sans promettre quoique ce soit aux différentes demandes, mais en défendant les idées spécifiques de notre liste et celles que nous partagions avec les représentants des « deux » autres listes. Elle est toujours restée sur des principes, des engagements qui sont les nôtres. Ni Jean-Marc ni moi ne l’avons aidée en posant des questions à Ben Ali Cherif parce qu’il nous était très difficile de repérer qui parlait, de quel « centre » la personne s’exprimait, à quelle liste elle appartenait et parce que Ben Ali Cherif avait toujours réponse à tout. Face à cette réalité, la proposition de Christian Verrier d’une formation des nouveaux élus aux Conseils est vraiment pertinente.
Au cours du Conseil, nous avons compris que nous n’étions pas face à deux listes qui défendaient chacune ses idées, mais face à une seule. A l’exception de Zineb, Jean-Marc et moi, tout le monde semblait se connaître, se tutoyait, s’appelait par son prénom. Les connivences étaient flagrantes et les représentants de la liste Paris 8 Autrement en étaient exclus. Les questions posées à Ben Ali Cherif semblaient avoir été préparées avec lui : il y répondait avec une aisance déconcertante. A chaque fois, Zineb avançait les engagements de notre liste et se situait sur une ligne déontologique qui ne fait pas recette en termes de voix au CEVU, mais qui reste notre honneur. C’est cet honneur qu’il nous faut défendre.
Au terme du Conseil, nous avons compris que nous avions assisté à une parodie de démocratie. Ce n’est pas digne de notre université.



Date de création : 23/01/2006 @ 09:58
Dernière modification : 03/04/2006 @ 10:30
Catégorie : CR Conseils
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