Paris 8 autrement

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CR 010306 (CR Réunions)

Compte rendu de la réunion de Paris 8 Autrement,
1er mars 2006, salle Z1, 17h-18h30
rédacteur : Charles Soulié




1 La diffusion de l’information + informations diverses

La réunion a rassemblé une quinzaine de participants. Il y aurait pu en avoir plus, mais il y a un problème de diffusion de l’information, l’existence de trois listes de diffusion différentes n’arrangeant pas les choses. Il faudrait qu’un non élu se charge de la coordination, sollicite les élus pour faire les comptes rendus, s’occupe de la salle et de l’heure pour les réunions, etc. Pour l’instant, personne ne s’est proposé. Il faudrait aussi que chacun prenne la peine d’aller sur le site régulièrement afin de s’informer. Quelqu’un signale que le dernier compte rendu officiel du Conseil scientifique date de juin 2005.

François Castaing souligne l’apparente indifférence du corps enseignant de Paris 8 vis à vis de la Loi sur la recherche, comme vis à vis de la mobilisation étudiante par rapport au CPE. Le mardi 7 mars, il y aura une grande manifestation unitaire dans laquelle il serait bien que Paris 8 trouve sa place en tant qu’université.

Une réunion relative à l’évaluation des personnels IATOSS a eu lieu. De nombreux problèmes sont soulevés. Ainsi, est ce le directeur de chaque UFR qui procédera à cette évaluation ? Proposition est faite d’une rencontre avec les représentants des personnels de la CPE.

2 La question du bureau de l’université

Voir compte rendu du CA sur le site de P8 autrement.
Le président a sollicité individuellement des membres de notre liste afin qu’ils intègrent ce bureau. Selon Zineb Ben Ali, pour avoir participé à l’un d’entre eux, le fonctionnement de ce bureau est essentiellement techniciste et consensuel et il ne sert qu’à avaliser les choses.

Selon les statuts de l’université, « le bureau est élu sur sa [président] proposition par l’Assemblée des trois conseils à la majorité des suffrages exprimés. (…) pour une durée de deux ans renouvelables » article 8 des statuts.tout changement dans le bureau doit donc être avalisé par les trois conseils. Une démarche sera faite en ce sens lors des prochaines réunions des conseils.

3 Les Etats Généraux

Pierre Bayard se déclare inquiet vis-à-vis de notre promesse d’Etats Généraux. Il propose d’en passer par le CA. Il estime que nous n’avons pas les moyens de nous en remettre seulement à un certain « basisme ». L’idée serait donc de passer par le CA, en associant dès le début les autres listes à la définition des thèmes à aborder, tout en conservant un lien avec la base. Par exemple en rendant visite à chaque département. Il souhaite que le 24 mars, notre liste se présente au CA avec un texte d’une page qui aura déjà circulé entre nous, ainsi que dans les autres listes. Il se propose pour l’écrire.

François Castaing exprime des inquiétudes. On risque de se faire bouffer par les instances, le fonctionnement bureaucratique. L’idéal serait de marcher sur deux jambes et donc d’éviter de disparaître dans la gestion au jour le jour et une logique d’improvisation perpétuelle qui interdit toute élaboration d’un point de vue collectif. Les élus doivent avoir un projet politique clair qui leur permette notamment de précéder les problèmes. Car les conseils ne sont pas des lieux de réflexion. Il faut éviter de se réfugier dans les institutions et réussir à rester indépendant vis à vis de la routine institutionnelle. Il se déclare inquiet par rapport à notre capacité à avoir une réflexion collective. Nous avons réussi à nous mobiliser pour les élections. Il faudrait maintenant approfondir le contenu politique, intellectuel de notre projet pour Paris 8. Utiliser le terme « d’états généraux » risque aussi d’effaroucher les autres listes. Il propose de choisir un autre mot.

Josette Trat explique qu’au département de sociologie, nous sommes absorbés dans la « cuisine du LMD ». Il faudrait arriver à élever un peu le débat et s’interroger sur le destin de l’enseignement supérieur en France, les perspectives pour la recherche, etc. Bref, sortir la tête hors de l’eau pour voir plus loin que les intérêts plus immédiats et cultiver les points de résistance. Par exemple, Paris 8 doit éviter de se transformer en lieu de relégation pour les enfants du 93, comme pour ses enseignants. Tout cela demande donc de dépasser le point de vue gestionnaire afin d’entrer dans un point de vue plus politique. Ann Thomson pense que pour cela, il faut écrire des textes partants, et parlants, des problèmes concrets de notre université. Et ils ne manquent pas…

Selon Viviane Folcher, il est possible de rallier une majorité au CS autour du projet des Etats généraux. Cela semble aussi le cas au CA, peut-être moins au CEVU. Elle signale un projet de colloque sur les sciences humaines et sociales et émanant du CS. Elle parle aussi d’un texte de la Conférence des présidents d’université intitulé : Une évolution dans le système LMD : vers un nouveau mode d’accès en master. Ce texte est sur le site et montre que la sélection devrait de plus en plus s’opérer à l’entrée du M1 et non du M2.

François Castaing propose une série de questions qu’il serait nécessaire de développer lors des Etats Généraux :

1 La question des 1ers cycles et de la démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur. Paris 8 ne peut se satisfaire de ses résultats en 1er cycle qui, selon la Direction de l’évaluation et de la prospective, sont parmi les mauvais de France. Faire réussir les étudiants au niveau du premier cycle demanderait plus de moyens humains, financiers, matériels. On ne peut pas se contenter d’homéopathie.

2 La question de l’avenir des masters. Il est probable que la logique de pénurie dans laquelle nous allons entrer conduise à diminuer les efforts au niveau du master 1, afin de conserver des master 2 attractifs. Il est possible aussi que la réduction des moyens, notamment en heures complémentaires (80% en moins l’année prochaine semble t il), comme la chute des effectifs étudiants dans certaines petites disciplines, conduisent à la fermeture pure et simple de certains départements (de langues par exemple). Tout cela devrait être discuté à l’aune de la politique scientifique de Paris 8 et non pas en fonction de simples critères budgétaires, considérations d’effectifs, etc. Il en va du projet intellectuel collectif de cette université.

3 La question d’une professionnalisation des études qui ne soit pas ségrégative. La professionnalisation peut conduire à une double perversion. Celle de produire de la relégation et celle visant à transformer ces formations en simples pompes à finances.

4 La question des étudiants étrangers. Paris 8 est l’université française comptant le plus d’étudiants étrangers. Qu’en est il de notre politique d’accueil, d’inscription, mais aussi d’encadrement pédagogique, scientifique de ces étudiants ?

5 La question de la politique et de la vitrine scientifiques de Paris 8. Avons nous encore les moyens d’une politique scientifique ? Si oui, laquelle ? La déconnection entre enseignement et recherche s’accroît de plus en plus. Ce qui rejaillit ensuite sur le métier des enseignants chercheurs. A l’horizon de ce débat d’ensemble, il y a aussi le quadriennal. Bref, il faudrait réfléchir aux choix politiques, et stratégiques, de Paris 8 en matière scientifique.

6 La question de l’articulation entre les différentes niveaux institutionnels (département, UFR, présidence). La logique gestionnaire conduit à privilégier les UFR, la logique disciplinaire les départements, ce qui pose la question des formations pluridisciplinaire autrement.


La prochaine réunion du collectif est fixée au mardi 21 mars 17h. La salle sera précisée ultérieurement. D’ici là, Pierre Bayard fait circuler un texte en prévision des Etats généraux que chacun pourra amender.