Paris 8 autrement

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CR CA 231206 (CR Conseils)

Compte-rendu du CA du 23 décembre 2006



Ca de plus de trois heures avec un seul point à l’ordre du jour : situation des sans-papiers, occupation de l’amphi A1 et fermeture de l’université.
Beaucoup d’absents chez les enseignants (mais certains représentés) mais un nombre suffisant pour assurer la légitimité de ce CA extraordinaire. Le Président ouvre la séance et introduit en apportant des précisions sur les dernières infos. Le VP du CEVU lit la motion adoptée mercredi par le conseil. La VP du CS fait de même avec la motion du CS. F. Castaing lit une proposition de texte pour être soumis aux débats et vote du CA. Ce texte servira de base à la motion finale en intégrant toute une série de propositions qui émergeront de la discussion. Un premier débat général a lieu, dans lequel s’expriment
- la solidarité avec les sans papier
- les difficultés liées aux relations entre une partie des occupants et le mouvement des sans papiers,
- les questions stratégiques quant à la menée du mouvement,
- les difficultés liées à la situation des personnes dans une telle situation d’occupation renforcées par l’existence d’une grève de la faim deviennent de moins en moins gérables
- l’idée que la fermeture de la fac semble incontournable et s’imposer conduit à insister dans les échanges sur la nécessité de trouver une solution d’ici la fin de la journée pour éviter les conséquences d’une fermeture avec évacuation des occupants.
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Un deuxième débat s’ouvre en présence de trois représentants de l’ALIF (Alternative Ille de France Sans papiers). Ceux-ci nous expliquent qu’ils sont évidemment solidaires des grévistes de la faim tout en soulignant que ce ne sont pas eux qui ont mis en œuvre cette action. Nous leur faisons part de nos réflexions quant aux initiatives à prendre pour aider à la popularisation de la lutte des sans papiers mais aussi de notre volonté que l’occupation soit suspendue pour que la fermeture de l’université ne s’accompagne pas d’une évacuation avec les forces de l’ordre qui semble probable compte tenu du blocage sur la question de l’occupation. Nous réitérons notre perplexité quant à la stratégie qui consiste à refuser de nous communiquer une liste nominative de sans papiers à défendre. Cela conduit la discussion à avancer de nouvelles propositions, notamment celle de prévoir une réunion dès le jour de la rentrée avec les représentants des sans papiers pour faire le point sur ce qu’il est possible de faire ensemble sur ce dossier.
Un troisième débat s’engage avec en plus une forte délégation des occupants (d’une dizaine à une quinzaine, de nouveaux arrivant au fur et à mesure de la réunion).
Nous avons assisté à deux argumentations : la première a insisté sur la situation de détresse des sans papiers, et sur le fait que la grève de la faim était une action désespérée dont on ne pouvait discuter le bien fondé car elle n’appartenait qu’à ceux qui l’avaient décidé. Puis une deuxième argumentation théorisant la pertinence de cette action qui, en tout état de cause, dépassait le cas des sans papiers grévistes de la faim, ce qui justifiait le refus de communiquer des noms car le problème allait bien au-delà.
La discussion a fait valoir de la part du CA qu’il n’était pas possible de jouer sur les deux argumentations à la fois : soit cette décision n’appartenait qu’à ceux qui l’avaient décidé, et alors la question de surseoir à celle-ci devait se poser à tous car elle nous conduisait tous dans le mur, donc aussi à ceux qui se présentaient comme leurs représentants ou leurs soutiens ( la question leur a donc été posé de savoir s’ils étaient d’accord pour peser en convergence avec nous pour l’arrêt ou la suspension de cette grève de la faim pendant les vacances d’hiver) ; soit c’était une question de stratégie et alors il était légitime de la mettre en débat y compris avec nous, et nous devions constater un désaccord quant à la stratégie à mener, et que celle-ci fragilisait particulièrement les sans papiers eux-mêmes et avant tout.
A u fur et à mesure de la discussion, c’est la deuxième présentation qui s’est le plus largement développée (nous n’avons pas choisi P8 par hasard, nous n’avons pas choisi la date par hasard, il est impossible d’arrêter ou de suspendre l’action, donc nous n’évacuerons pas)
Pendant que cette discussion se menait avec la volonté de chercher des solutions, à laquelle nombre de participants de la délégation semblaient sensibles, un tract daté du vendredi et signé « les occupants réunis et solidaires » écrivait : « Les sans-papiers et leurs soutiens, considérant qu’aucune alternative sérieuse ne leur a été proposée par les autorités universitaires, et qu’aucune perspective cohérente de discussion avec la Préfecture ne paraît garantie, décident de rester dans les lieux avec calme et détermination :
Mettent en garde les instances universitaires contre une décision d’évacuation policière (avec toutes les brutalités que cela pourrait impliquer) qui se retournerait inévitablement contre l’image de l’Université de « Vincennes » à Saint-Denis ;
Appellent toute personne susceptible de les soutenir à faire bloc avec les occupants et grévistes de la faim dès vendredi 22 décembre 2006. «
Devant nos protestations devant une telle méthode (certains semblaient surpris par ce tract qu’ils découvraient), devant notre insistance à vouloir trouver des solutions, devant nos arguments sur l’impossibilité de garder la fac ouverte vide de ses personnels et usagers et occupée seulement des grévistes de la faim car leur sécurité sanitaire et matérielles ne pouvait être assurée et que nous nous exposerions tous à toute une série de problèmes dont seraient victimes l’université mais aussi les sans papiers, devant n,os engagements à porter les cas nominatifs qui nous seraient soumis – avec proposition d’une cellule de veille pendant les vacances, une partie de la délégation semblait vouloir rapidement rendre compte en assemblée pour pouvoir donner une réponse pendant que certains voulaient poursuivre le débat sur le seul terrain de la stratégie générale.

Le CA s’est ensuite réuni en l’absence des délégations, a amendé le texte évoqué en début de séance, et l’a adopté à l’unanimité moins une abstention.

La motion a été lue à l’assemblée générale vers 14 heures.
Le débat en AG se poursuit depuis avec un malaise évident notamment sur la question de savoir si était ou non établie une liste.
A 18.15, le débat n’est pas clos.

François Castaing